Peintures pour Andrzej Zulawski
« Notre première rencontre remonte à 1981, lorsque son film Possession sortit en France. Le film, interprété par Isabelle Adjani, Sam Neill et Heinz Bennent, est un chaos émotionnel et physique déchirant qui dure un peu plus de deux heures. Sous la pâle lumière froide et poisseuse de Berlin, constamment observé par les jumelles des miradors de la volkpolizei, la police du peuple est-allemande, un couple en pleine crise est confronté à l’horreur absolue. Il se retrouve lors d’une apogée lyrique et romantique, dans la lugubre montée d’escalier d’un immeuble lépreux à l’ombre du mur qui sépare les deux parties de la ville. Le final apocalyptique du film laissait les spectateurs pantois, ahuris, sortir du cinéma en état de choc. L’histoire de Possession était pourtant basée sur celle, bien réelle, de la séparation d’Andrzej et de sa seconde femme. Beaucoup de critiques, à sa sortie, évoquèrent la virtuosité de la caméra, toujours en mouvement. Ils pensaient probablement à cette incroyable scène où Mark, joué par Sam Neill, dans un accès de colère, descend à toute vitesse les escaliers de l’immeuble où il vit, à la poursuite d’Anna, interprétée par Isabelle Adjani, et où Andrzej Jaroszewicz, le chef opérateur préféré d’Andrzej Zulawski, suit l’acteur, la caméra à l’épaule sans que l’image ne bouge. La steadycam, à l’époque, n’existait pas, mais elle était ici remplacée par le fabuleux talent du chef opérateur. En réalité, Possession, était un film virtuose à tous les niveaux : que ce soit dans l’écriture du scénario, dans la direction des acteurs, dans le choix des lieux de tournage, dans les lumières froides et la couleur blafarde imprimée à la pellicule, tout le génie de l’écrivain et cinéaste polonais explosait à l’écran. » (Extrait du livre « Les cinéastes de l’impossible »)
Possession

Livre publié aux Etats-Unis aux éditions Mondo Vision.
Synopsis : Le film Possession, interprété par Isabelle Adjani, Sam Neill et Heinz Bennent, a été réalisé par Andrzej Zulawski en 1980 à la suite de son second exil de Pologne. Le régime d’alors l’avait en effet chassé de son pays après avoir suspendu le tournage de son film précédent Sur le globe d’argent. Interdit d’accès dans son pays, Andrzej Zulawski a choisi de tourner Possession sous la pâle lumière froide et poisseuse de Berlin alors coupée en deux par le mur. Constamment observé par les jumelles des miradors de la volkpolizei, la police du peuple Est-allemande, un couple en pleine crise est confronté à l’horreur absolue. Après des dérives sanglantes, il se retrouve lors d’une apogée lyrique et romantique, dans la lugubre montée d’escalier d’un immeuble lépreux à l’ombre du mur qui sépare les deux parties de la ville. Le film est aujourd’hui considéré comme un film-culte dans le monde entier.























